Bon, on parle, on parle mais on
va où au mois de juillet ? Et tout commença par un « et si nous
allions au Monténégro ? Il parait qu’il y a le deuxième canyon le plus
profond du monde…80 km de classe II / III, on peut même y aller en
famille….. ». « Ouais tu crois, sur Kayak Session, çà à l’air gras…
ouais mais au mois de juillet y a carrément moins d’eau, j’tldis ! ».
Trois mois plus tard, les mêmes,
sur une route en Bosnie, à
proximité de la frontière Monténégrine, en route pour la Tara. Le Monténégro, Crno
Gora, (la montagne noire), est situé au bord de la mer Adriatique, dans la
péninsule des Balkans. Autant vous l’avouer tout de suite, c’est beau, c’est
grand, c’est sauvage ….. Une vraie histoire d’amour commence avec les routes,
enfin ce qui s’en approchent le plus. Une navette ardéchoise de l’Auzène ou de la Glueyre correspond
grosso-modo à la nationale dans le secteur aval de la Tara, aux alentours de Šćepan
Polje. L’absence de barrières de sécurité, la largeur aléatoire vous permet
sans conteste de profiter du panorama sur la rivière que vous offre chaque
virage ou à pic. Toutefois, une bonne vue est nécessaire car la rivière
s’écoule plus d’une centaine de mètres plus bas et les versants sont très
végétalisés. Les temps de trajet sont à concevoir avec d’autres unités que
notre simpliste km/h.
Nous avions fait le choix
d’arriver par la Bosnie
à Šćepan Polje afin de naviguer sur la partie basse de la Tara. Quelle
merveille nous attendait à l’arrivée. Des bases de raft très confortables sont
accessibles par une route/piste à l’Est de Šćepan Polje, le long des versants
de la Tara. Notre
choix, guidé par le consensus familial, s’est porté sur le camp Grab au bord de
l’eau. Après une piste d’une longueur de 3,5 km assez pentue - certains passeront sans
nul doute leur première nuit à rêver juste à la remontée -…, la Tara s’offre à vous.
La Tara est la plus longue
rivière du Monténégro, Etat écologique (taxe de 15 euros à la frontière !).
Elle prend sa source dans l’Est du pays, à plus de 2300 mètres d’altitude
et conflue à l’Ouest avec la Piva
pour donner naissance à la Driva
bosniaque. Inscrite depuis 1997 sur la liste mondiale des réserves de biosphère
de l'Unesco, les gorges de Tara s'étendent sur près de 80 km de long et leur
profondeur maximale atteint 1 300 mètres.
Surnommées "les larmes de l'Europe" en raison de la pureté de l’eau, la Tara traverse le parc national Durmitor où se trouve les plus hauts sommets du Monténégro (2 522 m). Les versants sont recouverts de forêts denses, héritées des dernières périodes glaciaires, Les conifères, des pins noirs côtoient des feuillus, notamment des hêtres aux dimensions impressionnantes. La faune est riche, vous êtes dans le royaume de l’ours brun, du chamois et du loup. Avec de la chance, il vous sera possible d’observer une loutre ou un lynx. Et au milieu de cette vallée karstique étroite et profonde creusée dans un massif calcaire datant de l’Ere Secondaire par un cours d’eau allogène (pas comme la lampe) coule une rivière dont les eaux sont pures, transparentes et potables. Fantastique on vous dit !
Surnommées "les larmes de l'Europe" en raison de la pureté de l’eau, la Tara traverse le parc national Durmitor où se trouve les plus hauts sommets du Monténégro (2 522 m). Les versants sont recouverts de forêts denses, héritées des dernières périodes glaciaires, Les conifères, des pins noirs côtoient des feuillus, notamment des hêtres aux dimensions impressionnantes. La faune est riche, vous êtes dans le royaume de l’ours brun, du chamois et du loup. Avec de la chance, il vous sera possible d’observer une loutre ou un lynx. Et au milieu de cette vallée karstique étroite et profonde creusée dans un massif calcaire datant de l’Ere Secondaire par un cours d’eau allogène (pas comme la lampe) coule une rivière dont les eaux sont pures, transparentes et potables. Fantastique on vous dit !
PARCOURS
Différents parcours sont
possibles le long de la Tara.
_ Nous avons commencé par le
parcours inférieur situé à la frontière Monténégro-Bosniaque.
Il s’agit d’un parcours d’eaux vives d’une quinzaine
de kilomètres en classe III (E3) au départ, puis II à partir du Camp Grab.
L’embarquement se fait à la fin du canyon, l’encaissement n’est pas aussi
spectaculaire que la partie amont mais reste grandiose. Cette section est la
plus sportive de la descente du canyon, si l’on choisit de faire l’intégrale. L’arrivée
se fait dans le no man’s land entre le Monténégro et la Bosnie et vous oblige à
repasser la frontière. N’oubliez pas votre passeport ! Cette partie est la
plus commerciale, et les boites de rafts proposent cette descente avec lunch et
navette sur la journée.
_ Canyon de la tara
Après quelques jours et la
traversée du parc national de Durmitor en camion, nous avons réalisé le canyon
de la Tara sur
deux jours à partir du point d’embarquement officiel à l’amont du pont de la Tara jusqu’à la frontière bosniaque.
Il s’agit de 80 km de II/III (E3) dans un
environnement exceptionnel. L’eau court en permanence. Une descente commerciale
en raft est proposée jusqu’au Camp de Radovan Luka mais nous vous conseillons,
soit de faire l’intégrale, soit de préférer le parcours décrit précédemment. En
effet le véritable encaissement et l’ambiance « wilderness » commence
après ce camp qui constitue l’unique accès avant les 40 prochains kilomètres.
Sur cette section, vous trouverez de nombreuses sources karstiques qui confluent
en cascade avec la Tara. L’eau
est potable. De nombreux coins de bivouac existent et le feu est autorisé. Le
soir, les lucioles viendront émerveiller votre nuit, et au cours de la
descente, il vous sera peut être possible d’observer quelques chamois. Un
superbe souvenir pour toute notre équipe.
Toutefois, pour réaliser cette section, un permis de 55 euros est obligatoire. Il faut aussi compter 100 Euros de navette retour pour un groupe de 4-5 personnes, (environ quatre heures) si vous passez par une base de raft.
Toutefois, pour réaliser cette section, un permis de 55 euros est obligatoire. Il faut aussi compter 100 Euros de navette retour pour un groupe de 4-5 personnes, (environ quatre heures) si vous passez par une base de raft.
_ Devils Gorge
Sur la Tara, une partie de IV/V
(6) (E3/E4) existe à l’amont du grand canyon. Il s’agit des Devil’s Gorge. Mais
cette partie, considérée comme dangereuse par les autorités à la suite d’accidents
a été interdite à la navigation, dommage ! Aucune reconnaissance n’est
possible depuis la route, hormis sur les sites de prises de photographies
traditionnelles.
_En aval de Mojkovac et en amont
des Devil’s Gorge, un tronçon de classe II (E1) typé « gravière » est
possible sur une dizaine de kilomètres. (nombreux coins de bivouac en rive
droite).
En direction de Kolasin, la Tara
se navigue toujours mais au printemps. Elle offre des sections en III/IV/V avec
de nombreux passages en grille.
La Tara en particulier, le Nord
du Monténégro en général possèdent des saveurs inoubliables. Les goûter, c’est
décider d’y revenir au
printemps (navigation possible à partir d’avril). Le canyon est accessible en
juillet-aout en randonnée et propose une nature vierge et des paysages
spectaculaires. Attention, l’eau est froide. Le Monténégro est un pays outdoor,
où l’ours et le loup ne sont pas des légendes. L’accueil est chaleureux,
l’hospitalité et la générosité des habitants contrastent avec l’état des
infrastructures et des services caractéristiques de l’ambiance post communiste
du pays. La communication reste délicate et le langage constitue ici la seule
barrière pour un dialogue vrai et désiré. Le canyon terminé, vous n’aurez que
le choix de découvrir d’autres trésors comme la Drina, la Piva, la Moraćà (fabuleuse) le lac Skadar,
les bouches de Kotor...